Un domaine dont la taille ferait mûrir les trois ceps de la célèbre Vigne à Farinet, des micro-cuvées qui ne dépassent que rarement les 300 bouteilles, et un vigneron aussi farfelu qu’obstiné.
Bienvenue dans l’univers déjanté de La Cave aux Chats, où l’on tresse plutôt qu’on cisaille !
Situation, historique
Après un Master of Arts à l’Université de Lausanne et nombre de petits boulots, Yves Attanasio s’inscrit un peu par hasard à la formation menant au Diplôme Suisse de Sommelier. Dès le premier cours, c’est le choc : « un monde s’ouvrait devant moi ; je n’y connaissais rien, mais il fallait que j’en apprenne le plus possible ». Il en sortira major de promotion, mais cela ne lui suffit pas. « J’entrevoyais la théorie, il me manquait la pratique ». Un vieux vigneron lui apprend les bases du métier ; suivent un CFC de viticulteur et, parallèlement, la création d’un domaine à Fully.
Pourquoi « La Cave aux Chats » ? « Un clin d’œil à tous les ami(e)s venu(e)s m’aider à créer le domaine. Sans elles, sans eux, rien n’aurait été possible : trois mois avant mes premières vendanges, je n’avais rien : ni cuverie, ni pressoir, ni barriques… »
Travail à la vigne
Au sein de ce domaine minuscule (moins d’un demi-hectare... !), Gamay et Chasselas se taillent la part du lion, si l’on excepte une parcelle de Païen. Devrait s’y ajouter bientôt une autre de Petite Arvine, le cépage emblématique de Fully, grâce au surgreffage.
Sans rechercher la moindre certification, les vignes ne sont traitées qu’au cuivre et au soufre. Les rendements sont strictement limités, les travaux de la feuille adaptés aux particularités de chaque millésime. De plus, les ceps ne sont jamais rognés, mais tressés : cette pratique renforce le système racinaire, tout en diminuant naturellement la vigueur de la plante et son taux de floraison.
Enfin, pour toute mécanisation, le vigneron dispose d’un atomiseur, d’une débroussailleuse et… d’un vélo (électrique) qui lui permet d’acheminer jusqu’à ses parcelles ses machines, tout au long de la saison. « J’ai quand même besoin d’un véhicule durant les vendanges pour rentrer le raisin, mais là aussi, comme souvent, je peux compter sur les amis… ».
La cave
S’il est un domaine où l’expression « vins de garage » prend tout son sens, c’est bien celui de La Cave aux Chats. Ici, le glamour n’est pas de mise : un petit hangar d’une centaine de mètres carrés, en pleine zone industrielle, où s’entassent cuves, barriques, machines et bouteilles.
Pas de climatisation ni de thermorégulation, mais du matériel de récupération. « Les cuves sont montées sur supports à roulettes, ça me permet de les sortir ou de les rentrer selon la température désirée ».
Les vinifications ont lieu sans chaptalisation, sans intrants autres qu’un peu de soufre et des levures sélectionnées. « L’idée est d’intervenir le moins possible, de jouer sur les décuvages, les pigeages et le travail sur les lies, pour obtenir le meilleur équilibre ».